EDNCO Santé Intégrative : groupe, individualité, de la peur à l’ouverture ?

Santé Intégrative ? Et si la Peur nous disait tout simplement...

Par: Laurent Roussel - il y a 2 années, 9 mois

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Je voulais revenir sur le Congrès international sur l’intégration des thérapies que nous organisions en septembre dernier à la Chaumière Fleur Soleil (Val-David, QC).


Et ceci dans le but de vous partager mes réflexions et mes inspirations sur ce que j’ai pu synthétiser de l’incroyable richesse des échanges entre les participant(e)s pendant ces 4 jours. Et pour qui j'en ressens encore une grande gratitude.


Ce qui m’est ressorti rapidement, c’est que la situation actuelle en matière de Santé n’est pas simple et que de nombreux et divers facteurs humains, éducationnels, économiques ou encore politiques sont en jeux. Ils influent sur d’une part un désir fort de faire évoluer positivement la situation à tous les niveaux et ces facteurs les contraignent aussi à un certain immobilisme.


Je vais donc tenter de clarifier tout cela en usant d’outils que j’apprécie tel que la vulgarisation et l’histoire. Et ceci toujours dans l’idée dans dégager ce que je considère essentiel à mes yeux et peut-être aussi d’y apporter un peu de légèreté et d’espoir.


Alors, remontons dans le temps à un moment où le mode de vie de nos civilisations était nettement plus « simple ». Je vous invite à vous représenter des petits groupes de personnes formant des petites structures sociales, familiales, indépendantes et autonomes. Ces personnes vivent dans des habitations rudimentaires et fonctionnelles. Ils passent la plupart du temps ensemble et aussi à l’extérieur au contact le plus proche de la Nature.


L’éducation et la transmission des connaissances se fait de manière directe à travers chaque membre de la communauté et l’expérience ou le jeu au quotidien. La Vie s’organise en priorité autour des besoins de base tel que la survie et la pérennité du groupe. Il existe différents groupes, plus au moins éloignés et en contact les uns des autres.


Ce que l’Humanité développe ici à mes yeux c’est la notion de groupe, du collectif, du vivre et du prendre soin ensemble. Les gens se connaissent, communiquent, se soutiennent et naturellement ne se craignent pas et au contraire se font confiance. Beaucoup de temps est consacré à observer la Nature, ses cycles, à la comprendre, à la respecter pour ce qu’elle peut offrir au jour le jour et aussi pour son omnipotence qui dépasse largement l’entendement humain. Une société plus basée sur des principes matriarcales (YIN).


C’est à une époque de ce genre que l’on pourrait voir se développer les racines des médecines ancestrales tels que les médecines chinoises, autochtones ou l’Ayurveda par ex. Des médecines à l’image du mode de pensées de l’époque qui prennent en compte l’individu dans son ensemble à travers des perspectives biologiques, mentales, énergétiques, spirituelles et environnementales.


La Vie s’organise toujours plus et tout comme notre cerveau qui après la répétition de certaines tâches se structure pour améliorer toujours plus les échanges d’informations. Ce qui était du domaine de la cueillette ou de la chasse s’est transformé en agriculture ou en élevage. La population augmente, les structures sociales grossissent, des nouvelles activités (métiers) se développent, des gens se spécialisent dans certains domaines et les échanges commerciaux voient le jour.


Très rapidement, des moyens d’échanges (monnaies) se mettent en place pour remplacer le classique troc d’objet à objet trop limité. Peu à peu les habitants perdent leur autonomie au regard de leurs besoins de base qui est de produire leur propre nourriture, de se soigner ou de se loger. Ils exercent de plus en plus une activité autre qui rémunérée leur permet d’acheter les ressources nécessaires. Ils dépendent ainsi peu à peu de « producteurs » pour endosser le rôle de « consommateur ». Ce que l’on voit ici se mettre en place se sont des relations commerciales entre individus qui ne se connaissent plus vraiment dont le lien de confiance se limitera principalement à honorer la transaction commerciale, c.à.d. à respecter le paiement et la production.


Ainsi, c’est l’argent qui va influer progressivement sur les interactions sociales que l’on retrouvaient jadis dans nos petits groupes. Il va jouer un rôle essentiel et primordial dans toutes nos relations quelles soient personnelles ou commerciales et leurs niveaux de confiance.

L’argent va devenir selon moi l’intermédiaire matériel ou symbolique, conscient ou inconscient dans tous nos échanges humains.

Dés la création des premières banques qui avaient pour but dans un premier temps de protéger les précieuses pièces des voleurs ou autres personnes mal intentionnées. Elles y ont vu une formidable opportunité d’expansion en prêtant l’argent qui dormait là tranquillement dans les coffres aux personnes désireuses de développer de nouvelles activités commerciales ou autres.


Une nouvelle dépendance a vu le jour, celle liée aux banques qui fourniraient les moyens d’améliorer la qualité de sa Vie.


Peu à peu notre société s’est hiérarchisée et organisée autour des personnes les plus riches et les plus puissantes qui la dirigent et la contrôlent par des lois et leur application par la force. Elle devient de plus en plus patriarcale (YANG)


Alors rendu(e) à ces lignes vous vous demandez peut-être, mais où il veut en venir…quel est le lien avec la santé intégrative ? J’y arrive, patience ☺


J’en rajoute une couche en déviant même encore plus du sujet. Ainsi, je vous invite à faire un tour il y a 2 mille ans en explorant la dimension symbolique que représente un homme comme Jésus ? Et de l’impact que son histoire a eu par la suite et à encore aujourd’hui dans notre société.

On pourrait en parler en long et en large tellement le sujet est vaste et aussi tellement il me tient à cœur. Alors en résumé :


Un homme est venu apporter un message complètement nouveau à cette époque, selon moi :

« …la notion d’un créateur unique, la source infinie de la Vie et qui est tout Amour pour toutes ses créations sans exception. Qu’il est offert à chaque Être vivant d’aller à la rencontre de cette force et d’y développer une relation privilégiée. Pour en retour se sentir aimé inconditionnellement et rayonner cet Amour en Soi et autour de Soi »

Qu’est-ce que ce message a suscité ?


Et bien d’une part un formidable espoir et vent de Liberté auprès de la population oppressée. Et aussi de l’incompréhension, de la méfiance et de la PEUR provenant notamment des structures hiérarchiques de pouvoir déjà en place.


Après jugement, cet homme fût condamné à souffrir le martyr et à la mort sur la croix.

Il est dit ensuite qu’il aurait ressuscité, se serait libéré de la mort pour revenir auprès de son créateur.


En résumé :

Nouveau – Puissance qui nous dépasse

Espoir – Liberté – Peur – Rejet

Jugement – Condamnation

Souffrance – Mort

Libération

Ce modèle judéo-chrétien, je vais y revenir, c’est du solide !!

En attendant, si vous le voulez bien, poursuivons notre petit voyage dans l’histoire.


En effet, suite à cet événement la population s’est emparée à divers niveau du message de Jésus, une période instable s’en est suivie qui n’a pas plu aux dirigeants de l’époque.


Il a fallu mettre de l’ordre et pour mieux contrôler tout cela des structures ecclésiastiques bien hiérarchisées ont été mises en place par le pouvoir. Ainsi, des hommes de foi (prêtres) éduqués par les écrits provenant de la Bible (la parole de Dieu, la Vérité) servaient d’intermédiaire entre le divin et la population, .

Dieu est aussi un Être qui fait la part entre le Bien et la Mal, qui juge ses sujets et peut les condamner à l’Enfer.


Petit clin d’œil et retour sur le message de Jésus, qui prônait que Dieu est Amour Inconditionnel pour toute sa création, que chaque individu pouvait entretenir une relation directe avec le divin (sans intermédiaire) et qui n’a été l’auteur d’aucun livre (tradition orale).


On connaît la suite, au nom de Dieu on en a fait des choses des plus louables aux plus atroces …l’Humain dans tous ses extrêmes, son intensité et sa splendeur !

Finalement, j’y vois ici comment l’Homme lorsqu’il se sent menacé (Peur) dans ses croyances ou son pouvoir, rejette, juge condamne le Nouveau. Et par la suite, le récupère, l’adapte à ses besoins, sans remettre en question le premier sentiment qu’était la Peur !
Je vais y revenir !


Les années passent, notre société s’est considérablement développée d’un point de vue commerciale. L’Humain dépend toujours plus de l’argent qui est source de Pouvoir et d’un Bonheur potentiel. L’Église ne fait qu’un avec l’État.


Une nouvelle époque voit alors le jour, « les années lumières ». La Science ouvre en grand ses portes et se donne des moyens pour découvrir le monde sous un nouveau regard. C’est à travers la « loupe » qu’il va être observé, décortiqué, analysé, expérimenté, documenté et publié. On parle de recherches scientifiques pratiquées par des intellectuels qui inspirent le respect.

Il en est fini, de naviguer dans des sphères invisibles divines. Non, la Vie est objet, interaction, lien, cause à effet, logique, probabilité ou mathématique ! Tout peut ou doit être compris pour en révéler les mystères et éviter les interprétations subjectives des hommes qui finissent toujours à tourner les choses à leur profit. Louable après tout !?


Qu’en est-il du Savoir ancestral ? Tant qu’il n’est pas repassé sous la loupe de la Science moderne, il doit être remis en cause ou mis de côté.

Période intense, riche et aventureuse. L’Homme comme un enfant s’exalte devant toutes ses formidables découvertes qu’il partage au monde entier fasciné.

Il construit des modèles et des structures toujours plus complexes qu’il commence parfois plus difficilement à maîtriser ou à justifier. Et ceci surtout lorsque d’autres collègues apportent des éléments qui pourraient déstabiliser les modèles en place.

Ah, chassez ce Nouveau que je ne peux voir, vous savez cette recherche c’est toute ma Vie !?

Très rapidement, fidèle à lui-même, l’Homme n’a pas pu s’empêcher d’y voir derrière encore un formidable moyen de contrôle et de pouvoir.


Ainsi, au nom de la Recherche ou de la Science, on développe des armes toujours plus sophistiquées, on développe grâce à la pétrochimie une quantité invraisemblable d’objets allant du médicament, du pesticide, du carburant ou encore au dernier téléphone intelligent à la mode.


Plus la Science avance dans ses découvertes, plus elle perd de son essence pour être exploitée et récupérée dans le développement de toutes sortes de produits commerciaux qui servent plus à créer des besoins qu’à y répondre, à placer entre nous un nouvel intermédiaire qu'est le virtuel et à dégager des bénéfices pour une minorité.


À l’image des Humains, elle devient esclave de l’argent, de son acquisition, de l’arrogance et la cupidité de ses maîtres et de sa promesse de Bonheur.

Ainsi, au nom de la Science, il est si facile d’affirmer telle ou telle chose aujourd’hui. « Ça été publié dans une revue scientifique de haut niveau, alors cela doit être vrai !». « Qu’est-ce que tu me dis là, ce sont des experts, ils l’ont dit à la télé… ?!»


La Science perd peu à peu ses lettres de noblesse, son indépendance et sa capacité d'auto-réflexion pour devenir une "pseudo-science" qui sert les profits d'une élite qui l'utilise pour maintenir un modèle socio-économique qui leur sied si bien. Et cette récupération détourne le public des vrais enjeux par des alertes diverses qui ont pour but de faire peur et de réagir en urgence.


Je ne peux m’empêcher à ce stade de faire mes premiers liens avec ce que j’ai énoncé précédemment. Commencez-vous à voir le rapport entre l’Argent, le Pouvoir, la Religion, la Science et la Peur ?


Comment, nous nous sommes déconnectés de cette culture de groupe étroitement liée avec la Nature ? Comment l’argent et son utilisation ont été un véhicule pour nous entraîner à nous individualiser toujours plus ?


La Science ou plutôt cette pseudo-science me fait penser parfois à la Religion, elle semble connaître la Vérité (Dieu), elle est interprétée par des intermédiaires, les scientifiques (prêtres) et elle est écrite dans des revues scientifiques (la Bible). Et elle devient prioritairement au service de qui ? Des Hommes de pouvoir ! La forme change, mais sur le fond ?

Elle me fait penser aussi à cet enfant enthousiaste qui veut découvrir le monde, cet adolescent, arrogant parfois et qui se cherche, cet adulte qui commence à douter et qui se protège.

Alors où en sommes-nous aujourd’hui ?


Je pense que sans vraiment nous en rendre compte, nous sommes beaucoup plus influencés par notre histoire et ses modèles de pensées. Revenons par ex. sur le modèle judéo-chrétien : « Jésus, le fils de Dieu qui est tout Amour a été aimé, rejeté, jugé, il a souffert, en est mort, a ressuscité, s’est libéré pour en revenir à la source de l’Amour, son créateur ! ».

Quel symbole ! L’Amour, la libération passe par le Nouveau, le Jugement, la Souffrance et la Mort.

Cette interprétation a justifié selon moi tout au long de l’histoire le fait même que le chemin vers la Liberté ou l’Amour apporte la souffrance, qu’elle est non seulement nécessaire, mais même jusqu’à en mourir.

Voyez-vous à quel point aujourd’hui, il est si facile de juger, de se juger ou de se sentir jugé ? « C’est qui lui ou elle ? Il ou elle a de drôle d’idées, il ou elle est pas comme les autres, t’as vu à quoi il ou elle ressemble ?… Ou encore je ne suis ou tu n’es pas à la hauteur, pas assez ci ou trop ça, pas comme ci ou ça, coupable de, responsable de … !

On peut le retrouver partout ce sentiment : dans nos relations, dans nos lits, dans la salle d’accouchement, dans nos familles, sur le banc d’école, devant notre miroir ou dans notre rétroviseur, dans nos bureaux, devant notre feuille d'impôts, aux services d’immigration, sur nos réseaux sociaux, devant nos écrans ou encore plus récemment devant notre pot d’échappement !?


Que dire de la souffrance ? Commençons par notre corps. Que nous dit-il ?

Est-il en santé ? Que mangeons-nous ? Que buvons-nous ? Que respirons-nous ? À quoi sommes-nous exposés ? Que faisons-nous ? Que ressentons-nous ?


Est-il à l’image du corps social qui descend dans la rue : frustration, colère, injustice et revendication ? Est-il à l’image de ce milliard de personnes stressées et insatisfaites personnellement ou professionnellement ? Est-il à l’image des millions de personnes dont le niveau de pauvreté et d’hygiène ne leur permettent pas de s’alimenter sainement ?


Est-il à l’image encore du corps terrestre dont on empoisonne ses sols, son atmosphère ou ses eaux ?

Est-il malade ? Est-ce ça la maladie ? Ou est-ce "normal" après tout ?


Que dire de la mort ?

Ne sommes-nous pas fatigués de devoir toujours lutter contre, se battre pour, détruire au nom de …?
Ou encore sous prétexte d’apporter l’harmonie, la démocratie ou la guérison devons-nous encore envahir, détruire et reconstruire ?


N’y-a-t-il pas d’autres voies ? Ne pouvons-nous pas faire une PAUSE ?

Et si nous devenions « EGORESPONSABLES »?

Quelle est l’une des émotions sous-jacente derrière tout cela ?

Comment réagissons-nous devant le Nouveau ? LA PEUR ?

D’où vient-elle ? Qui est-elle ? Que veut-elle nous dire ?


Par exemple :

La Peur de notre enfant intérieur, qui désillusionné ou blessé s’est refermé sur lui même pour mieux se protéger ?

La Peur de ne pas vivre ce grand Amour ou ses Rêves ?

La Peur de voir le temps qui file et voir apparaître derrière soi sa Vie et de possibles regrets ?

La Peur de la Fin devant Soi et toute son incertitude ?

La Peur de nous tromper ?

Et si au regard de tous nos efforts et toutes nos connaissances, nous faisions fausse route ?

Et si la Peur était un signe bienveillant ?
Une magnifique Pulsion de Vie qui dés la Naissance cherche à se définir, s’expandre, se partager et qui au fil du temps à force d’être jugée, emprisonnée ou contrôlée, crée cet inconfort qui tend au conformisme et à l’immobilisme.

Et si la peur était simplement une contraction physique, une résistance naturelle pour passer d'un état bien connu à ...l'inconnu ?

Et si la Peur, nous disait :

« Ouvre-toi ? Ose ? Va à la rencontre de ce Nouveau, de l’autre, apprend à le connaître ? Est-il si différent de toi ? Laisse circuler cette énergie que tu ne pourras jamais contrôler qu’est l’Amour ! Accueille l’inconfort qu’elle suscite dans ton corps, il ne peut en être autrement, tu t’es retenu si longtemps ! Accueille ton cœur d’enfant qui veut jouer, qui n’a pas de réponse à tout, qui peut tomber et rire, apprendre et aimer ! »

À mes yeux, nous sommes une très jeune civilisation qui se croit déjà rendue adulte et sage.

Nous portons déjà dans nos gênes le Vivre ensemble, la Connexion à la Nature et l’Individualité.


Je pense qu’il est temps d’UNIFIER tout cela au niveau de nos pensées, de nos ressentis et de nos actes. Que l’Épanouissement Individuel ET Collectif en partenariat et respect de notre hôte la Terre deviennent notre VISION et une priorité sociétale.

Dans toute notre intensité créatrice encore maladroite et désordonnée, TOUT existe déjà ! Le potentiel est là ! Les solutions* sont là ! À nous de faire le tri et de filtrer ce TOUT avec cette nouvelle Vision.


Pour en revenir à l’unification, elle porte aussi selon moi sur nos principes Féminin (YIN)-Masculin(YANG). Recréer un équilibre ou une relation saine entre ces deux polarités en nous et à l’extérieur de nous. Qui enfantera, je le ressens, d'une société plus équitable et harmonieuse.

Petite piste de réflexion d’ailleurs, il est dit que :

« Certes, c’est le spermatozoïde qui pénètre l’ovule, mais c’est l’ovule qui choisit celui qu’il va autoriser à rentrer ! »

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Merci de vous être rendu(e) jusqu’à cette ligne.


De tout Cœur,

Laurent Roussel


*(il a été plusieurs fois question de l'argent et de son impact, Pour info, nous avons organisé un "Congrès international et collaboratif sur l'économie durable" courant 2019 qui a malheureusement dû être annulé par manque de participants. Il aurait pour but de proposer des alternatives concrètes en faveur d'un nouveau modèle économique plus en lien avec nos besoins d'épanouissement individuel et collectif).